Jour 452 : Lettre à Orelsan

Salut Orel ! Comme tu le dis si bien, La fête est finie. Ouais moi qui pensais que c'était perdu d'avance, et bien je me suis trompé. Le rap a réussi à trouver sa place dans le milieu de la chanson française. Et il faut dire que tu fais particulièrement bien le lien entre ces deux mondes avec ton dernier album où tu te laisse à " chanter " sur certains morceaux... Comme quoi, le changement c'est possible. Le rap n'est pas là pour déconner !

Oui, aussi logique que la Terre est ronde, le rap est devenu le style de musique le plus écouté dans notre bel hexagone car faut-il encore le rappeler en 2017, la France est un magnifique pays. Il y a encore quelques années lorsque je disais que j'écoutais du rap, je me sentais si seul. Pas en 1990 hein ? J'étais trop jeune. Mais rien qu'en 2010, c'était pas encore ça... Et pourtant il y avait déjà belles lurettes (old school l'expression !) que de nombreux excellents albums étaient sortis. Autant de titres aux allures d'étoiles invisibles.

Et ça fait du bien bordel que le rap se démocratise. Je parle pas pour toi Jul ! Toi file apprendre à écrire ton prénom et on rediscutera après. Je disais donc Aurélien, ton vrai prénom pour ceux qui l'ignorent, que le rap s'est dé-mo-cra-ti-sé ! Les artistes de variétoche ils sont cools, mais voilà les trous dans la tête à force. Toujours la même rengaine, la même morale. Maintenant ça va mieux. Je dirais même que tout va bien...

Je me rends compte que je ne t'ai même pas présenté. Quand on dit Orelsan, ça grince des dents et ça pense tout de suite à ton titre ayant fait polémique, coucou Ségolène !, Sale Pute, pour lequel faut-il le rappeler tu a gagné ton procès... Tu t'appelles donc Aurélien comme je l'ai écrit plus haut, tu es né le 1er août 1982 à Alençon. Tu es rappeur, acteur, réalisateur et scénariste et j'invite tous ceux qui n'aiment pas ta musique à mater la série Bloqués ou à reluquer ton film Comment c'est loin... Peut être que cela amènera un peu de lumière sur cette zone d'ombre que tu sembles être pour certains...

Bref, j'espère que les gens ouvriront les yeux et surtout les oreilles sur le rap... Comme dans toute discipline il convient de faire le tri. On ne mélange pas un Oxmo Puccino avec Manau ou IAM avec La Fouine. Le chant des sirènes pousse certains à dériver dangereusement sur la vague du bon gros son commercial qui tâche. Certains se retrouvent donc à péter plus haut que leur cul et à devenir des gros poissons dans une petite mare.

Moi dans tout ça, je cale mon casque audio sur les oreilles et j'écoute Défaite de famille, Dans ma ville on traîne, Jimmy Punchline ou encore Suicide social. Dehors la pluie, c'est pas le paradis avec la petite marchande de portes clés qui se trempe au coin de ma rue. C'est ça notre France aussi. Tout n'est pas rose, mais avec du bon son cette soirée ne sera pas une soirée ratée. Il faut juste lutter et se dire que rien n'est perdu d'avance. Le rap en est le plus bel exemple. Merci Aurélien.

Notes pour plus tard : Ecrire à Christophe Maé pour lui dire qu'à chaque fois que je rencontre une bonne meuf, elle me dit qu'elle est fan de lui et c'est relou... Quoique... Je me demande si lui écrire ne serait pas finalement une mauvaise idée...

L-ios