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Courir c'est se déplacer par une suite d'élans, en reposant alternativement le corps sur l'une puis l'autre jambe, et à une allure, la course, plus rapide que la marche. Non. Courir c'est souffrir. Fin du débat. Ce n'est pas naturel de courir. C'est difficile. Physiquement. Mentalement. Le corps entier est martyrisé. Sans but bien précis au fond. Il faut de la motivation. C'est un acte de masochisme sans sexe. Pourquoi faire cela alors ? Par goût du défi. Le fameux dépassement de soi... Bah tiens ! Courir c'est se perdre pour se retrouver. Donc cours garçon, cours ! 

On peut tout décrire dans une course. La foulée. Le rythme. La respiration. La récupération. Le plaisir de s'être dépassé. On pourrait même écrire sur le fait de sortir des griffes de son lit ou de ne pas se lover dans son canapé car guidé par une force mystérieuse. Oui on pourrait. Mais tout se joue ailleurs. Oui, on oublie bien trop souvent ce moment crucial de la course. Cet instant qui fait tout basculer au fond : l'habillage. Sans ça il n'y a rien. On peut réfléchir à sa course, à son parcours, au temps qu'il va faire, au temps qu'on va faire. Mais tant que l'on n'a pas commencé à s'habiller il ne se passe rien. Prendre ses vêtements de course et ses chaussures est un acte d'une incroyable force. C'est là qu'on sait.

Que l'on soit athlète aguerri ou sportif du dimanche, la tenue fait tout. Elle est le déclencheur. Après il faut se lancer. Partir. Répéter les mouvements. Le corps pas toujours chaud, il faut insister. Petit à petit on s'oublie. Par souffrance. Par manque d'air. Par plaisir peut être. L'esprit se détache de son quotidien. Les problèmes s'étiolent, l'horizon est le but à atteindre. Ne pas réfléchir. Avancer. Pour mieux revenir. 

Le corps réagit. Les articulations s'assouplissent. Une vague de chaleur nous entoure. On coule littéralement. La sueur. Elle pique les yeux, la peau. Impossible à maîtriser. Et ce souffle. Court. Brûlant. L'air est un précieux ami qu'il faut amadouer. Et on avance. Les pieds frappent le sol, qui lui n'a rien demandé. On ne s'arrête pas. On surveille son temps, son rythme, sur un portable ou une montre connectée. Car oui, on veut savoir. Les statistiques. Le nombre de kilomètres, la durée, le rythme cardiaque. Tous ces indices que l'on veut récolter pour se mesurer aux autres, mais avant tout à soi ! On se challenge. 

Puis une fois l'obscur but atteint, on s'arrête. On s'étire. On boit. On recommence à respirer normalement. L'air semble doux, léger. Le corps lui se détend, la sueur elle coule encore un peu. Les dernières gouttes d'effort s'extirpent de notre peau. On est bien. Fatigués. Usés. Heureux d'avoir souffert. Oui garçon, tu as couru, et tu recommenceras. 

 

 

L-ios

 

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