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Jour 275 : Colocation

Il y a de ça quelques années j'étais à la recherche d'un appartement. J'étais adulte à ce qu'il se disait... Fini les Lego. Il me fallait un chez moi. Pas besoin d'un palace, juste d'un peu de place où me caser moi et mon égo. Je ne voulais pas y mettre cher mais que ce soit réglo.

J'ai rencontré un a(r)gent immobilier sur le net. Monsieur Zuckerberg si je me rappelle bien. Il avait soit disant un bon plan. J'étais (m)happy ! Un chouette petit bout de terrain où je pourrais m'épanouir allégrement. Et tenez vous bien, tout cela pour zéro euro ! Le gars m'a dit : " C'est gratuit. Et ça le restera toujours ! ". Sans même avoir visité j'ai posé illico presto mon dossier d'inscription. Même pas besoin d'une fiche de paie ! Mon nom, mon prénom, une adresse mail et un mot ! Oui un mot. Un code d'entrée me suis-je dis...

J'ai donc emménagé. C'était sympa. J'ai installé des photos au mur, mis ma musique. Je me sentais vraiment à l'aise. Mais très vite les ennuis ont commencé. Le facteur passait plusieurs fois par jour. Il déposait son courrier. De la pub et des demandes. Mes amis demandaient à me voir alors que moi je n'avais rien demandé. Et dès que j'ouvrais ma porte, ils rentraient. Car ce que ne m'avait pas dit le menteur immobilier c'est que j'allais vivre en colocation !

Poke ! Poke ! Poke ! Voila qu'on tapait encore à ma porte. Je n'étais plus chez moi. Les gens m'invitaient à les faire rentrer et je n'osais pas dire non. Ils étaient sans gène les bougres avec leur face de bouc! Et voila que ça donnait son avis sur tout. J'aime. J'aime pas. Bla bla bla... De la maternelle au type croisé en soirée, ils se sont tous invités... Ils avaient créé un vrai réseau social. J'étais devenu zéro social.

Des groupes se sont formés. Certains ont même refait la déco. Tous les jours j'avais droit à des post-it sur mon mur. Des petits mots. Des fois drôles. D'autres fois non. Il a fallu composer avec les idées de chacun. Ne pas froisser les esprits pendant que certains lavaient leur linge sale en public. Ils croisaient le fer. En privé j'essayais d'être adoucissant...

Puis j'ai fait le ménage. J'en ai eu marre. On était plus de 200 avec les gosses et les chats. On se marchait sur les pieds et moi je voulais juste être à l'aise dans mes baskets. J'ai fait le tri... sélectif. J'ai fermé les volets, j'ai repeins mon mur avec une peinture spéciale. Personne ne peut plus écrire dessus maintenant, sauf moi bien entendu ! Il y a bien quelques petits problèmes de voisinage mais dans l'ensemble je me sens beaucoup mieux chez moi.

Maintenant je fais comme en boîte de nuit. Je ne laisse pas entrer n'importe qui. Le loyer est toujours gratuit. Mes colocataires ne sont pas tous logés à la même enseigne. Je discute plus avec certains que d'autres. Quelques uns écoutent ma musique. Il y en a qui lisent ce que j'écris. Moi je me fais discret. Je donne peu mon avis. Les longs dialogues m'ennuient... Je suis social, mais pas trop.

L-ios

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